Serverless vs Kubernetes : Evolution 2025
En 2025, l'architecture cloud-native connaît une transformation majeure. Selon les dernières études de la Cloud Native Computing Foundation (CNCF), 68% des entreprises adoptent désormais des architectures hybrides combinant Serverless et Kubernetes, contre seulement 23% en 2023. Cette évolution répond à un besoin crucial : optimiser à la fois les coûts, les performances et la scalabilité.
Le débat "Serverless vs Kubernetes" est obsolète. Les architectures modernes exploitent les forces de chaque approche : Serverless pour l'élasticité instantanée et le paiement à l'usage, Kubernetes pour le contrôle fin et les workloads prévisibles.
Comprendre les deux paradigmes
Serverless (FaaS) : Vous écrivez des fonctions qui s'exécutent en réponse à des événements. Le cloud provider gère entièrement l'infrastructure, le scaling, et les mises à jour. Paiement uniquement pour le temps d'exécution réel (milliseconde près).
Kubernetes (K8s) : Vous orchestrez des conteneurs sur un cluster que vous gérez (ou via un service managé comme EKS/GKE). Contrôle total sur l'infrastructure, mais responsabilité de la maintenance et du scaling.
La tendance 2025 : Knative sur Kubernetes permet d'exécuter des workloads serverless tout en gardant le contrôle de K8s. Le meilleur des deux mondes.
Decision matrix
Use Serverless (Lambda, Cloud Functions) :
├─ Event-driven workloads (webhooks, queues)
├─ Variable traffic (scale zero between bursts)
├─ No infrastructure management needed
└─ Stateless operations
Use Kubernetes :
├─ Long-running services (APIs)
├─ Predictable compute (steady traffic)
├─ Need raw performance (latency <50ms)
└─ Complex orchestration requirements
Hybrid (recommended 2025) :
├─ Serverless for APIs (fast scaling)
├─ Kubernetes for databases/cache (persistent)
└─ Event streams connecting both
Performance comparison
Cold start latency :
AWS Lambda : 300-800ms (cold), 50ms (warm)
Google Cloud Fn : 400-1200ms (cold), 60ms (warm)
Kubernetes Pod : 5-15s (first deploy), <50ms (running)
Winner : Kubernetes if predictable traffic,
Serverless if bursty patterns
Comparaison des coûts réels (cas pratique)
Prenons une API REST avec 10 000 requêtes/jour, temps d'exécution moyen de 200ms, 512MB RAM :
AWS Lambda :
- Coût compute : environ 5-8 USD/mois
- Pas de coût quand l'API n'est pas utilisée (nuit, weekends)
- Facturation à la milliseconde
Kubernetes (EKS) :
- Cluster EKS : 73 USD/mois minimum
- Instances EC2 (t3.medium x2) : environ 60 USD/mois
- Total : 133 USD/mois minimum, même sans traffic
Verdict : Pour ce cas, Serverless est 15 à 20x moins cher. Mais au-delà de 1 million de requêtes/jour, Kubernetes devient plus économique.
Exemple pratique : API hybride
Voici une architecture réelle utilisée par une fintech traitant 50M transactions/mois :
// Lambda pour les pics de traffic (webhooks Stripe)
export const handleWebhook = async (event) => {
const payload = JSON.parse(event.body);
// Validation rapide
if (!payload.type) return { statusCode: 400 };
// Push vers queue SQS (découplage)
await sqs.sendMessage({
QueueUrl: process.env.QUEUE_URL,
MessageBody: JSON.stringify(payload)
});
return { statusCode: 200 };
};
// Kubernetes pour le traitement continu
// Deployment qui consomme la queue 24/7
apiVersion: apps/v1
kind: Deployment
metadata:
name: transaction-processor
spec:
replicas: 5
template:
spec:
containers:
- name: processor
image: company/processor:v2.1
resources:
requests:
memory: "1Gi"
cpu: "500m"
Cette architecture réduit les coûts de 60% vs full-Kubernetes, et améliore la résilience vs full-Serverless.
Cas d'usage en production 2025
Netflix : Kubernetes pour les microservices de streaming (latence critique), Serverless pour les encodages vidéo (bursty, intensif).
Airbnb : Lambda pour les notifications push (événements imprévisibles), K8s pour les recherches de logements (charge prévisible).
Slack : Hybrid avec 70% K8s (messages en temps réel) et 30% Serverless (webhooks, intégrations tierces).
Best practices 2025
- Commencez par Serverless pour les nouveaux projets : time-to-market plus rapide
- Migrez vers K8s si vous atteignez 10M+ requêtes/mois
- Utilisez Knative si vous avez déjà un cluster Kubernetes
- Monitorer le cold start : si vous dépassez 200ms en moyenne, considérez K8s
- Automatisez : Infrastructure as Code (Terraform, Pulumi) pour les deux approches
Technologies émergentes
WebAssembly (WASM) sur Kubernetes révolutionne 2025 : cold start de 1-5ms, compatible multi-langage. Fastly, Cloudflare et AWS proposent déjà des runtimes WASM serverless.
eBPF permet d'optimiser le réseau Kubernetes pour atteindre des latences comparables au Serverless managé.
Articles connexes
Pour approfondir le sujet, consultez également ces articles :
- Kubernetes 1.30 : Sécurité renforcée et gestion des coûts optimisée en octobre 2025
- Kubernetes 1.32 : Nouvelles fonctionnalités et améliorations de sécurité (Octobre 2025)
- Kubernetes 1.34 "Of Wind & Will" : Nouvelles fonctionnalités et amélioration trafic réseau
Conclusion
L'avenir n'est pas "Serverless OU Kubernetes", mais "Serverless ET Kubernetes". Les équipes gagnantes en 2025 maîtrisent les deux et choisissent l'outil adapté à chaque use case. L'architecture hybride n'est plus une option avancée, mais le standard de l'industrie.
Points clés à retenir :
- Serverless excelle pour les workloads événementiels et imprévisibles
- Kubernetes domine pour les services critiques à faible latence
- Les architectures hybrides réduisent les coûts de 40-60%
- Knative permet de faire du Serverless sur K8s
- Le choix dépend du traffic pattern, pas de préférences personnelles
Ressources recommandées :
- CloudNative.io - Patterns et best practices
- Knative.dev - Serverless sur Kubernetes
- AWS Well-Architected - Architecture decisions



